Depuis dix ans, on se pose l’un l’autre cette question (que faisais-tu le 11 septembre ?), et après dix ans le souvenir est toujours aussi vif. C’est une évidence depuis la première seconde que ça allait tous nous marquer de façon indélébile, partout dans le monde, et que plus rien ne serait pareil.
A distance de dix ans, je m’interroge. Qu’est-ce qui a changé ? Difficile de voir son propre monde avec assez de recul. Peut-être quand même que les gens, ici en Occident, se sentent aujourd’hui encore plus détachés des questions politiques, et se sont mis à tenter de survivre au mieux. Le résultat, me semble-t-il, est une course au chacun pour soi, une perte de confiance en toute valeur.
Les attentats du 11 septembre n’étaient peut-être qu’une pointe de iceberg du désastre qui nous attendait, et que nous nous attendons encore à vivre, avec une certaine fatalité. Comme une course de lemmings au printemps. Sera-t-elle au bout, ou pas, la chute, nos enfants jugeront...